Le Ragondin – Myocastor coypus
Reconnaissance
Le Ragondin, est un animal originaire d’Amérique du Sud introduit en France au XIXème siècle en vue de son exploitation pour sa fourrure.
La valeur commerciale de sa fourrure, sa bonne adaptation aux conditions climatiques et son bon taux de reproduction ont grandement favorisé la multiplication des élevages en France. L’emploi d’enclos inadaptés a permis le retour à la liberté de beaucoup de ces animaux. À ces évasions s’ajoute des lâchers volontaires par des éleveurs en faillite lors de la crise des années 30.
Le Rat musqué – Ondatra Zibeticus, est un campagnol de grande taille. Sa silhouette est trapue. La tête se finit par un museau arrondi dont l’extrémité est blanche. Les oreilles sont petites et rondes. Sa queue, longue et couverte d’écaille, est aplatie latéralement. Son pelage est châtain sur le dos et les flancs, brun grisâtre sur le ventre. La queue est noire et quasiment dépourvue de poils.
Lorsqu’on l’observe de loin, on peut le confondre avec le Ragondin, Myocastor coypus, qui est beaucoup plus grand, a un museau carré, de grandes moustaches blanches, une queue non comprimée latéralement et des incisives orange.
Le Rat musqué peut être observé en journée comme de nuit mais c’est le soir ou tôt le matin qu’il est le plus actif. Originaire d’Amérique du nord, il a également été introduit en Europe pour sa fourrure. Échappés d’élevages ou relâchés, il a colonisé le centre et l’ouest de l’Europe. Comme le Ragondin, le Rat musqué habite les berges de plans ou de cours d’eau, riches en plante aquatiques. Toutes les eaux peu profondes, dont le courant est faible, lui sont favorables.
Ragondins
Rat musqué
Le Ragondin peut être facilement confondu
avec le Rat musqué
Ses caractéristiques
Le Ragondin est un animal très prolifique. En effet un couple peut engendrer 90 individus en deux ans occasionnent de nombreuses dépréciations à l’agriculture, aux réseaux hydrauliques, à l’environnement et sont vecteurs de zoonoses comme la leptospirose.
Leur alimentation est composée de végétaux (maïs, herbe, …) dont ils ingèrent jusqu’à près de 2 kg/jour pour un ragondin adulte. Une des caractéristiques principales de leur régime alimentaire est qu’il recouvre une très large variété de plantes permettant ainsi leur adaptation à des milieux très variés. Une des conséquences fâcheuses de la stratégie alimentaire très diversifiée du Ragondin est qu’elle permet l’utilisation d’une grande variété de cultures et à plusieurs stades de croissance : betterave à sucre, navets, pommes de terre, choux, céréales, … C’est un animal qualifié d’opportuniste
Dans les pays d’introduction, l’habitat de ce rongeur est très diversifié puisqu’il occupe les zones de marais, les rivières, les fossés de drainage, les étangs et les « trous d’eau », les retenues collinaires et d’eau potable ou encore les lagunes des stations d’épuration. Les digues, avec leur communauté de plantes aquatiques et semi-aquatiques, sont une importante composante de cet habitat, ainsi que les marais et étendues de roseaux. Le terrier généralement localisé le long des cours d’eau, est un système complexe de chambres et de couloirs pouvant s’étendre sur plusieurs mètres. Le terrier est souvent une ancienne habitation de Rat musqué dont les tunnels sont élargis pour atteindre un diamètre de 20 à 23 cm.
Les déplacements du Ragondin sont assez réduits en comparaison de ceux d’autres rongeurs. Pour la plupart, ils sont limités aux voies d’eau et à leurs abords, la marche terrestre leur étant difficile.
Ragondin quels risques ?
Les dégâts sur les cultures
Le Ragondin est un herbivore peu sélectif qui consomme naturellement une grande variété d’espèces végétales. On retrouve cette diversité dans les espèces qu’il consomme, puisqu’on en connaît au moins 31 (maïs, blé, …).
Sa taille importante lui impose des besoins nutritionnels élevés, puisqu’ils atteignent en moyenne 40% du poids de l’animal, ce qui représente 1,2 à 2,5 kg de végétaux frais par jour pour un ragondin adulte.
Si la végétation naturelle couvre l’essentiel de ces besoins à la belle saison, il n’en est plus de même à partir de l’automne, lorsque la disponibilité de nourriture dans le milieu naturel diminue et que les populations de ragondins se trouvent à leur maximum.
C’est à cette période que la plus grande partie des dégâts sur cultures est constatée. Ces dégâts sont le plus souvent localisés le long des voies d’eau, à une distance excédant rarement 20 mètres, car le Ragondin se déplace peu à terre.
Les dégâts hydrauliques
L’habitude qu’a le Ragondin de creuser des terriers communiquant avec l’eau a des conséquences négatives sur les voies d’eau et les ouvrages hydrauliques, soit de manière directe (érosion) soit de manière indirecte (envasement).
Les dégâts sur voies d’eau touchent prioritairement les berges, mais aussi les canaux, les fossés et autres réseaux. Un terrier de ragondin occupe un volume important, de l’ordre de 0,3 à 1,5 m³ en moyenne, et la densité des terriers peut être de 1 tous les 50-60 mètres de berge en zone de forte densité. De tels volumes de terre rejetés dans les voies d’eau constituent déjà un facteur d’envasement non négligeable qui contribue à freiner voire annuler le courant dans certaines zones.
Mais l’effet le plus direct est celui de la fragilisation des berges par les terriers : leurs bouches accélèrent l’érosion à la base des berges par le courant, et leur effondrement provoque le ravinement des parties hautes des berges. Le curage et le re-calibrage des voies d’eau, rendus nécessaires à cause de cet envasement, sont très fréquents et la remise en état est très coûteuse.
Bien que le Ragondin soit incriminé dans la plupart des cas, on ne peut pas pour autant le rendre responsable de l’ensemble de ces dégâts. Le Rat musqué, lui aussi introduit du continent américain partage la responsabilité de ces dégâts.
Les dégâts aux ouvrages hydrauliques touchent le plus souvent des vannages, des digues, des levées ou des remblais mais aussi des buses, abreuvoirs ou chemins. Une digue ou une levée percée par des terriers devient le siège de pertes d’eau. Celles-ci sont en général faibles, mais peuvent devenir importantes, voire catastrophiques en cas de rupture. Comme dans le cas des dégâts aux voies d’eau, la responsabilité ne peut être entièrement portée par le Ragondin.
Les risques pour la santé humaine
Ces deux rongeurs sont vecteurs de maladies transmissibles à l’homme et aux animaux telles que la leptospirose. La contamination peut se faire par contact direct ou indirect (eau souillée par leurs urines).
Le ragondin comme le rat musqué sont vecteur de maladies bien sournoises telles que la Grande Douve du foie ou des maladie bactériennes comme la Leptospirose.
La Leptospirose est une maladie transmissible de l’animal à l’homme et inversement. Les bactéries responsables ne peuvent survivre qu’en milieu aqueux (eau, sang, urines, …), elles affectionnent les eaux légèrement basiques chargées de matière alcaline (eaux stagnantes) où elles se maintiennent.
La bactérie se fixe préférentiellement sur 2 organes : foie et rein. La pénétration se fait au travers des muqueuses (œil notamment). Les matières contaminantes sont l’urine et le sang en début d’infection. 300 à 600 cas humains sont recensés annuellement sur le territoire métropolitain mais, la déclaration n’étant pas obligatoire, on peut estimer que ce nombre est nettement sous-évalué. Très peu de décès sont cependant enregistrés (2 à 20% des cas). Les personnes les plus particulièrement exposées sont celles pouvant avoir un contact avec des eaux potentiellement souillées ou des animaux potentiellement vecteurs (piégeurs, chasseurs, pêcheurs, éleveurs, agents d’abattoir, personnels chargés des travaux fluviaux ou de drainage, égoutiers chez qui la Leptospirose est classée maladie professionnelle).
© FGDON 35
Les dégâts sur l’environnement
Le Ragondin est un gros consommateur de végétaux aquatiques, qui peuvent, dans certains cas, être fortement réduits voire éliminés des secteurs à forte densité. La réduction ou la disparition de ces végétaux entraîne une modification des conditions de courant qui, à son tour, entraîne une modification des conditions nécessaires à la survie des espèces. La plus fréquemment citée est la disparition des zones de frayères pour plusieurs espèces de poissons, ce qui est probablement aussi le cas pour les zones de ponte de plusieurs mollusques et insectes aquatiques.
A moins grande échelle que le Ragondin, le Rat musqué est également à l’origine des nombreux dégâts cités ci-dessous.
Les moyens de lutte
Un Arrêté Ministériel classe le ragondin et le rat musqué comme animaux nuisibles et la lutte est obligatoire au titre de la protection des végétaux.
Un Arrêté Préfectoral existe dans les départements prescrivant la lutte obligatoire contre ces deux espèces. L’organisation de la surveillance et de la lutte a été confiée par le législateur aux FDGDON et leurs groupements. Au niveau du Code de l’Environnement, ragondins et rats musqué sont classés sur la liste des espèces exotiques envahissantes.
Ce statut autorise différentes méthodes de lutte :
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Le piégeage à l’aide de cages-piège. Il s’agit d’un piégeage sélectif permettant de capturer les animaux vivants tout en permettant de relâcher les espèces non ciblées.
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Certains pièges de catégorie 2, ainsi que le tir, peuvent également être utilisés par des piégeurs agréés. La pose de ces pièges sont soumis à un arrêté préfectoral et propre à chaque département.
© FGDON 35
Les Moyens de lutte mis en place sur le Département
La lutte contre les ragondins et rats musqués est réalisée sur l’ensemble du département à l’aide de cages pièges permettant de capturer les animaux vivants et permettant de relâcher les espèces non ciblées. Le tir au fusil est également pratiqué. Depuis 1997, la FGDON 35 est en charge de l’animation des travaux de lutte collective par piégeage contre ces deux rongeurs aquatiques.
Cette organisation s’appuie sur des réseaux communaux de piégeurs bénévoles (piégeurs, chasseurs, pêcheurs, agriculteurs) agissants dans le cadre d’une mission d’intérêt public et encadrés techniquement et administrativement par la FGDON 35.
Dans ce cadre, l’agrément de piégeur n’est pas nécessaire (article 22 – Arrêté du 29 Janvier 2007).
Près de 1 500 cages pièges sont mises à disposition des équipes de piégeurs communaux, par la FGDON35, pour les luttes intensives. Chaque année, 25 000 à 35 000 rongeurs aquatiques sont ainsi retirés des cours d’eau sur le département, ce qui évite la prolifération potentielle de millions d’individus. Ces espèces invasives n’ont pas de prédateurs naturels sous nos latitudes.
Ce programme de lutte bénéficie du soutien du Conseil Départemental d’Ille-et-Vilaine.
Ce programme bénéficie du soutien
du Conseil Départemental d’Ille-et-Vilaine
Etat des lieux en Ille-et-Vilaine
Le département de l’Ille-et-Vilaine est confronté à la prolifération de deux espèces exogènes : Le ragondin Myocastor coypus et le rat musqué Ondatra zybethicus.
En Ille-et-Vilaine, la FGDON35 encadre un réseau de piégeurs bénévoles qui capture en moyenne 30 000 rongeurs aquatiques exotiques chaque année. L’affaiblissement progressif du réseau implique depuis 2020 une nouvelle organisation visant à responsabiliser et former les propriétaires d’étangs et gestionnaires de rives.
Le cadre réglementaire en Ille-et-Vilaine
Un Arrêté Ministériel en date du 6 Avril 2007 classe le ragondin et le rat musqué comme animaux nuisibles et la lutte est obligatoire au titre de la protection des végétaux.
A ce titre, un Arrêté Préfectoral prescrivant la lutte obligatoire contre ces deux espèces existe en Ille-et-Vilaine (30 août 2017). L’organisation de la surveillance et de la lutte a été confiée par le législateur aux FGDON et leurs groupements. Au niveau du Code de l’Environnement, ragondins et rats musqué sont classés sur la liste des espèces exotiques envahissantes du groupe 1.
Les ragondins et rats musqués peuvent toute l’année être :
Sous conditions – CF Arrêté Préfectoral
- Piégés en tout lieu (avec piège-cage, agrément non nécessaire : Art R 427-16 Code Environnement et sous réserve de déclaration préalable en mairie et visite des pièges tous les matins). Attention voir la réglementation sur les types de pièges et les distances au cours d’eau.
- Détruits à tir (à condition d’être porteur d’un permis de chasser visé et validé pour l’année en cours).
- Déterrés, avec ou sans chien.
Je suis un particulier
Je contacte la FGDON 35 qui me proposera une solution personnalisée qui tiendra compte de la présence ou non de bénévoles actifs sur la commune.
Je suis une collectivité ou un piegeur
Tous les documents relatifs au piégeage des ragondins sont disponibles en téléchargement.
Pour un problème nouveau ou spécifique, contacter la FGDON35 qui dépêchera un technicien sur place pour évaluation des actions à entreprendre.
L’EQUARRISSAGE :
L’Arrêté Préfectoral permanent de lutte obligatoire contre le ragondin rappelle l’obligation faite aux communes de disposer d’un système de collecte aux normes pour la gestion des cadavres d’animaux n’ayant pas de propriétaire connu.
La régulation de certaines espèces animales génère une quantité non négligeable de déchets devant nécessairement être éliminés selon la réglementation en vigueur. A titre indicatif, sur le seul département d’Ille et Vilaine, la lutte collective contre les ragondins et les rats musqués produit à elle seule quelques 50 tonnes par an de cadavres de rongeurs. Les normes sanitaires imposent un traitement réglementaire de ces déchets par la filière « service public de l’équarrissage »
Les objectifs principaux sont les suivants :
- Optimiser la collecte gratuite des cadavres d’animaux sauvages issus de la régulation ;
- Éliminer conformément à la réglementation les animaux morts trouvés sur la voie publique et les animaux issus de la régulation ;
- Donner la possibilité à chaque bénévole d’éliminer proprement les cadavres générés par son activité d’utilité publique.
Ainsi, sous conditions, le service public de l’équarrissage prend gratuitement en charge les cadavres d’animaux sauvages et plus généralement tout cadavre trouvé sur la voie publique sans que son propriétaire soit identifié.
Conditions :
- Seule la mairie est habilitée à faire la demande d’enlèvement ;
- Utiliser un matériel de collecte adapté et agréé (container d’équarrissage normé) ;
- L’enlèvement est gratuit à partir de 40 kg (nécessité de congeler les animaux de petite taille pour atteindre ce seuil) ;
- Mettre à disposition de l’équarrisseur une aire de collecte sécurisée ;
- Aucun cadavre d’animal domestique au propriétaire connu dans le container.
- Je m’équipe d’un bac et d’un congélateur ;
- Je stocke les déchets au congélateur pour atteindre le seuil des 40 kg et bénéficier de l’enlèvement gratuit ;
- Je transfère le contenu du congélateur dans le container et sollicite l’enlèvement par l’équarrissage ;
- L’agent collecteur vide le container dans son camion sur une aire adaptée.
VOUS SOUHAITEZ VOUS EQUIPER ?
Retrouvez nos propositions d’équipement ci-dessous :
Bon de commande pièges Bon de commande pour le matériel d’équarrissage Programme départemental de lutte – déclaration de piégeage
Je suis une entreprise
Je contacte la FGDON 35 qui me proposera une solution personnalisée et adaptée à mon site.
Je profite de l’expérience et de l’expertise de la FGDON35 en matière de lutte contre les ragondins.